Georges is the author of "Contes, l�gendes et chansons de l'�le-du-Prince-�douard", "Historical Guidebook of the Evangeline Region", "Par un dimanche au soir. L�ah Maddix, chanteuse et conteuse acadienne", the Cd, "Refrains et m�lodies de l'�le-du-Prince-�douard (Acadian Folk Music of Prince Edward Island)", and "The Island Acadians ( Les Acadiens de l'�le )", all of which you may see reviewed on the Island Register's "Books, Cd's and Reviews" Page.
Written by Georges Arsenault - [email protected]
The First Islander of European Origin Buried in St. Peters Harbour
On January 30, 1757, the people of Havre-Saint-Pierre, on the Island's North Shore, gathered in the parish church to bid farewell to a distinguished member of the community, Sieur François Douville, who had passed away the previous day at the age of 72. "First inhabitant of the said Island," carefully noted in the church register Rev. De Biscarret, who presided at the funeral service.
When François Douville died, he was the most prosperous resident of the area. In the census taken five years earlier, he is identified as a fisherman, a navigator and a farmer. He owned three properties, he had the largest herds and he was the owner of a boat and two fishing shallops. He was also the proprietor of a flour mill located at the "fond des Étangs" (head of St. Peters Lake) where Bristol is located today.
Nothing is known of the circumstances which brought Douville to Île Saint-Jean in 1719, the year before the Island colony was officially founded by the Compagnie de l'Isle Saint-Jean which brought settlers from France and Acadie. Born in Saint-Denis-le-Gatz, in Normandy, it is possible that before settling on the Island, he, like so many other young men from Normandy, had fished in the Gulf of St. Lawrence and off the Grand Banks as an employee of a French cod-fishing company .
It is also possible that Douville knew people in the Compagnie de l'Isle Saint-Jean and that he had served as a scout for them. The principal shareholder of the company, the Comte de Saint-Pierre, was also from Normandy and it was at Havre-Saint-Pierre that the enterprise chose to establish its main settlement and fishing station.
Around 1722, when he was about 38 years old, François Douville married a 13 year-old girl by the name of Marie Roger who was the daughter of Gabriel Roger, a pioneer merchant in Havre-Saint-Pierre. The couple had eleven children, but they have no descendants on the Island today. When the French population was deported from the Island in 1758, François Douville's widow and her children were transported to France on a British ship. They landed in Saint-Malo on January 23, 1759. Several members of that family later sailed across the Atlantic again in order to settle on the French islands of Saint-Pierre and Miquelon. One of the Douville sons, Pierre, emigrated to New England where he was a lieutenant in the American navy during the War of Independence. He is buried in Rhode Island. Among his descendants is the film actor Charles Douville Coburn who is remembered for his role in the film Gentlemen Prefer Blondes.
No trace is left in St. Peters Harbour of François Douville's grave. However, some of the local residents are still able to identify the spot where the Saint-Pierre-du-Nord cemetery was once visible. A century ago, Charlottetown historian John Caven visited the site of the old cemetery which was located on the farm owned by a Mr. John Sinnott. In an article published in 1901 in the Prince Edward Island Magazine, John Caven states that: "a square plot of land carefully fenced in is preserved by the reverential owner from all contact with the plough; for tradition says that there, in sacred burial, repose the bodies of many a toilworn settler. A cluster of dark firs casts a sombre shade over the hallowed spot."
It seems fitting that Havre-Saint-Pierre, known today as St. Peters Harbour, should be regarded as an historical site of considerable significance for Prince Edward Island. Not only was Havre-Saint-Pierre the first commercial centre on the Island, but it was also the busiest fishing port and most populated settlement throughout the French Régime.
In 1758, most of the inhabitants of Havre-Saint-Pierre were deported and many of them were lost at sea when they were being transported across the Atlantic. However, the remains of the very first settlers of Havre-Saint-Pierre, including those of François Douville, still lie on the shores of St. Peters Bay. It would be appropriate that their memory be honoured in a tangible way. It is for this reason that the Havre-Saint-Pierre Historical Committee was recently formed, under the chairmanship of Greenwich historian Juanita Rossiter. This initiative is the result of the conference which was held in St. Peters in May under the auspices of the Sister Antoinette DesRoches Historical Committee and Parks Canada.
Georges Arsenault
Historian
The above is a detail from a map entitled "A Sketch of the Island of St. John's" which dates back to the early 1760s. It shows where the French settlement of Havre Saint-Pierre (St. Peters Village) was located, as well as its church. The dotted area indicates the land cleared by the French settlers before 1758. (Public Archives of Canada). Extrait d'une carte intitulée " A Sketch of the Island of St. John's " faite par les Britanniques quelques années après la Déportation. On y aperçoit la baie Saint-Pierre avec, à l'ouest, le village de Havre-Saint-Pierre (St. Peters Village) et son église. Le pointillé représente les terres défrichées par les colons pendant le Régime français. (Archives publiques du Canada).
Le premier insulaire d'origine européenne enterré à St. Peters Harbour
Le 30 janvier 1757, la communauté de Havre-Saint-Pierre, sur la côte nord de l'île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard), se réunissait dans l'église paroissiale pour faire ses adieux à un notable de la paroisse, Sieur François Douville, décédé la veille à l'âge de 72 ans. " Le premier habitant de la dite Isle ", comme le curé de Biscarret prenait soin de noter dans l'acte de sépulture.
Lors de son décès, François Douville était l'habitant le plus prospère des environs. Selon le recensement effectué cinq ans plus tôt, il était à la fois pêcheur, navigateur et fermier. Propriétaire de trois terrains, il avait les plus gros troupeaux de la paroisse et possédait un bateau et deux chaloupes. Par surcroît, il était aussi propriétaire d'un moulin à farine situé " au fond des Étangs " (aujourd'hui Bristol).
Nous ne connaissons rien des circonstances qui ont amené Douville à l'île Saint-Jean où il est arrivé en 1719, un an avant l'établissement officiel de la colonie par les colons recrutés en France et en Acadie par la Compagnie de l'Isle Saint-Jean. Né le 27 juillet 1684 à Saint-Denis-le-Gatz en Normandie, il est possible, à l'instar de nombreux jeunes pêcheurs normands, qu'il ait fréquenté les bancs de pêche du golfe Saint-Laurent et de la côte atlantique pendant quelques saisons avant de s'établir dans l'Île. On peut s'imaginer qu'il connaissait les gens de la Compagnie de l'Isle Saint-Jean et qu'il leur ait même servi d'éclaireur. D'ailleurs, le principal actionnaire de la Compagnie, le Comte de Saint-Pierre, était lui aussi de Normandie. Il se trouve que la Compagnie a choisi le Havre-Saint-Pierre pour y établir son comptoir de pêche.
Vers 1722, âgé alors d'environ 38 ans, François Douville épouse une jeune fille de 13 ans, Marie Roger, fille du commerçant Gabriel Roger de Havre-Saint-Pierre. Le couple a eu onze enfants, mais aucun de leurs descendants n'habite aujourd'hui l'Île. Lors de la Déportation de 1758, la veuve de François Douville et ses enfants ont été transportés en France à bord d'un navire britannique où les survivants ont débarqué à Saint-Malo le 23 janvier 1759. Plusieurs membres de cette famille ont plus tard retraversé l'océan pour s'établir aux îles Saint-Pierre et Miquelon. L'un des fils Douville, Pierre, a émigré en Nouvelle-Angleterre où il a été lieutenant dans la marine américaine pendant la guerre d'Indépendance. Ses restes reposent au Rhode Island. Parmi ses descendants on compte l'acteur de cinéma américain, Charles-Douville Coburn.
La pierre tombale de François Douville, pionnier de l'île Saint-Jean, a depuis très longtemps disparu de St. Peters Harbour. Cependant, des gens de la région savent encore où se trouve l'ancien cimetière de la paroisse Saint-Pierre-du-Nord. Il y a cent ans, l'historien John Caven a visité l'emplacement de cet ancien cimetière, situé sur la ferme d'un dénommé John Sinnott et en a publié une description dans le Prince Edward Island Magazine. D'après l'historien, il s'agissait d'un " lopin de terre carré, soigneusement clôturé, qui est épargné du nivellement de la charrue par le propriétaire respectueux, car, selon la tradition orale, les restes de nombreux vaillants colons y reposent. Un bosquet de sapins projette une ombre triste sur cette terre consacrée."
Havre-Saint-Pierre, aujourd'hui St. Peters Harbour, constitue un lieu historique de grande valeur pour la province. Établissement le plus peuplé entre 1720 et 1758, il a été le premier et le plus grand centre commercial de l'Île pendant le Régime français.
La plupart de ses habitants ont connu le malheureux sort de la Déportation, un grand nombre d'entre eux ayant comme tombeau l'océan Atlantique. Cependant, les restes des tout premiers habitants de Havre-Saint-Pierre, y compris ceux de François Douville, reposent toujours près de la rive de la baie de St. Peters. Il serait juste que leur mémoire soit rappelée par un geste tangible. C'est pour cette raison que le Comité historique Havre-Saint-Pierre vient d'être formé, sous la présidence de l'historienne Juanita Rossiter. La mise sur pied de ce comité découle du colloque organisé à St. Peters, Î.-P.-É., au mois de mai dernier, par le Comité historique Soeur-Antoinette-DesRoches et Parcs Canada.
Georges Arsenault
Historien